Dès 15h, la foule se rassemble près de la cathédrale St-Véran. Les messes en paroisse ont été supprimées partout et tout le diocèse a été convié à une grande célébration eucharistique au M.I.N. de Cavaillon, après avoir traversé la ville en procession. Voici que s’avancent les croix, les bannières des saints et les pancartes des doyennés, les scouts, les jeunes de l’aumônerie et les jeunes pèlerins-porteurs de st Gens, avec leurs bonnets jaune vif, les délégations étrangères, Turinois en tête, les représentants des confréries, et tous les fidèles en cortège, exhortés à prier et chanter tout au long du parcours. De temps en temps, au confluent de deux avenues, de petits groupes viennent grossir le défilé, comme un ruisseau rejoint le fleuve. Bientôt, dans la grande halle du M.I.N., chacun trouvera sa place, et l’assemblée se constitue mystérieusement en Eglise au cœur de cet immense espace où tous les regards convergent vers l’estrade ornée du portrait de César de Bus. C’est là que monteront à 17h précises les prêtres du diocèse, précédant l’archevêque d’Avignon, Mgr Cattenoz, accompagné du P. Jean-Marie Raedelli, Supérieur Général des Pères de la Doctrine Chrétienne, venu spécialement d’Italie.
“Alleluia… Jubilate…Alleluia ! Alleluia…Jubilate…Alleluia !”
“Jérusalem…Jérusalem…Quitte ta robe de tristesse…”
“Que tes œuvres sont belles…Que tes œuvres sont grandes !…”
“Louange et gloire à ton nom…Alleluia, Alleluia… !”
Les acclamations et les chants fédèrent joyeusement les groupes. On devine que la messe sera belle et priante. Le supérieur général ouvre la cérémonie : “Nous sommes tous aujourd’hui citoyens de Cavaillon…César de Bus est parmi nous, il est vivant ! Il nous parle et il nous pousse à témoigner aujourd’hui de l’Evangile en parcourant les mêmes rues…”. L’homélie de Mgr Cattenoz fera elle aussi l’éloge du Bienheureux : “César de Bus, du haut du ciel, s’émerveille de tout ce qui se vit maintenant ici de beau…” et affirmera qu’à travers la célébration du saint, ce sont tous les prêtres du diocèse et tous les pères de la Doctrine Chrétienne qui sont honorés et fêtés.
“Soyez sel, levain, lumière, gardez une âme d’enfant, faites de votre vie même, un catéchisme vivant !” La cérémonie s’achève dans la joie et le recueillement. Tandis que certains s’approchent de l’estrade pour vénérer les reliques, la foule s’écoule vers la sortie où chacun reçoit une précieuse documentation sur César de Bus.
De cette belle journée de fête, que retiendrons-nous ?
L’Église s’est montrée présente et vivante dans les rues de la cité, manifestant une visibilité qu’elle avait perdue depuis quelques décennies, une forme de fierté que le “peuple de Dieu” semble recouvrer avec joie. Peuple de Dieu qui a donné à voir, aussi, sa diversité : jeunes et anciens, clercs et laïcs, religieux et pénitents, familles et célibataires consacrés, simples paroissiens et communautés nouvelles, tous témoignent de la belle variété des engagements et des différentes manières de vivre la foi. Nous avons prié ensemble. Les jeunes ont été éclatants, en tête de cortège, porteurs de bannières, animateurs de chants, bloc impressionnant dans l’assemblée. César de Bus faisait autrefois tinter des clochettes pour les entraîner à sa suite et leur enseigner le catéchisme ; notre évêque s’est contenté de leur lancer un pressant appel pour que se manifestent parmi eux de nouvelles vocations sacerdotales !
Quels fruits portera maintenant cette fête de la sainteté ?
L’avenir nous le dira. Une plus forte cohésion diocésaine… ? Les absents nous étaient présents. La dévotion populaire et le culte des saints remis à l’honneur… ? Une meilleure connaissance réciproque entre chrétiens de sensibilités différentes… ? Le don de nouveaux prêtres … ?
“Se semina la Parola
La Speranza fiorira…”
Temps de Pâques : “L’espérance fleurira” !