Tu es la Mère, tu as enfanté dans la puissance de l’Esprit Saint le Fils de Dieu. Cette maternité, au cœur même de ta virginité, a été la grande lumière de ta vie. Tout au long de l’Évangile, tu es la Mère, la Mère de Jésus, et au pied de la Croix, tu es encore la Mère, la Mère du condamné. Tu communiais à l’amour qui habitait le cœur de ton Fils, tu partageais son désir du salut du monde. Et ton Fils t’a alors exaucée, il t’a montré le disciple bien-aimé et il t’a dit : « Voilà ton Fils ». Dès lors, tu es devenu la Mère de tous ceux qui sont appelés à devenir les membres du Corps de ton Fils.
En ce début d’année, Marie, je voudrais te confier notre Église diocésaine. Je voudrais te confier tous les prêtres, les jeunes et les vieux, ceux qui s’enracinent dans notre terroir provençal et ceux qui sont venus pour nous permettre d’enrayer la baisse du nombre de prêtres. Donne-leur à tous de participer à ta maternité de grâce pour qu’ils puissent engendrer aujourd’hui, par la grâce du baptême et des sacrements, de nouveaux enfants de Dieu qui trouveront leur place au cœur de l’Église, le Corps de ton Fils.
Je voudrais te confier tous nos séminaristes, ceux qui sont nés dans notre terre de Vaucluse et ceux qui sont venus d’ailleurs pour répondre à l’appel de l’Église. Veille sur eux comme sur la prunelle de tes yeux, ils sont la richesse de notre Eglise. Donne-leur surtout de dire « Oui », comme toi, dans un don d’eux-mêmes total, totalement indéterminé et souvent renouvelé. Par eux, ma joie sera de pouvoir redonner vie à toutes nos paroisses
Je voudrais te confier encore toutes les communautés de consacrés qui œuvrent au cœur de notre Église diocésaine. Depuis des années, nous vivons une véritable hémorragie de communautés religieuses qui, vieillissantes, quittent le diocèse les unes après les autres. Je ne peux accepter de voir disparaître cette source de grâce qu’est la vie consacrée. Aussi, je te confie tout spécialement les communautés que j’ai appelées pour prendre la relève. Donne-nous de les accueillir et donne-leur de trouver leur place au cœur de notre Eglise, mais donne-nous également les ressources nécessaires pour tous les ouvriers qui se dévouent à la vigne de ton Fils.
Je voudrais encore te confier tous les baptisés de notre Eglise, leur vocation est rude, ils ont à bâtir le Corps de ton Fils, ils ont à être au cœur du monde d’authentiques témoins de ton Fils. Donne-leur à eux aussi de participer à ta maternité de grâce dans la puissance de l’Esprit Saint pour qu’il leur soit donné de participer à l’enfantement de l’Église du vingt et unième siècle.
Enfin, je voudrais te confier toutes les familles chrétiennes de notre diocèse, qu’elles soient d’authentiques petites Églises domestiques dans lesquelles chacune et chacun pourra trouver sa vocation, celle de fonder une nouvelle famille, véritable consécration au cœur de l’Église, ou celle de se rendre totalement disponible pour le service de l’Église à travers une vie de consacré ou à travers le service de l’Église dans le ministère de prêtre.
Tu le sais, nous avons besoin de vocations sacerdotales pour que nos paroisses aient les prêtres dont elles ont besoin. Aussi, nous n’avons pas peur de te prier, de t’importuner pour que tu répondes à notre prière, à nos supplications. Nous avons besoin de prêtres, viens toucher le cœur de nos jeunes, de ceux qui sont ici, de ceux qui sont dans nos établissements catholiques, de tous ceux qui vivent et grandissent dans nos paroisses. Demande à l’Esprit Saint d’agir avec sa puissance divine pour que dès cette année, le nombre d’entrées au grand séminaire puisse grandir de manière substantielle. Nous te faisons confiance, tu es notre Mère et comme toutes les mamans du monde, tu veilles sur chacun de tes enfants.
Et comme évêque, je terminerai en te confiant tous les hommes et les femmes du Vaucluse qui ne connaissent pas encore ton Fils ou qui l’ont oublié. Viens toucher leur cœur et donne-leur de découvrir ce chemin de lumière et de vie qu’il vient nous offrir à tous.
Je le sais, tu t’occupes de mes affaires bien mieux que je ne saurais le faire moi-même ; aussi tout cela, je l’abandonne entre tes mains maternelles avec la confiance de l’enfant.
Et à tous, je ne peux que redire le seul mot d’ordre que Marie nous ait laissé : « Faites tout ce qu’il vous dira » .
Mgr Jean-Pierre Cattenoz
Archevêque d’Avignon