L’Avent est un temps de joie par excellence, car cette venue est certaine puisque réalisée… et cependant, à chaque célébration elle est nouvelle car le Seigneur "fait toutes choses nouvelles" la liturgie de notre Eglise n’est jamais une répétition de rites, mais une découverte toujours assurée du visage de notre Dieu à travers la liturgie de son Eglise sur la terre.
Cette attente se vit chaque année avec les saints de l’Avent, Jean Baptiste, Marie, Joseph, Zacharie et Elisabeth… ces amis de Dieu dont les prophètes (notamment Isaie) avaient parlé en annonçant Jésus lui-même.
Les recommandations du Seigneur sont donc extrêmement précises : “Soyez prêts”, car “ce jour-là la racine de Jessé sera dressée comme un étendard pour les peuples”, “Le royaume des cieux est tout proche”,“ nous serons baptisés dans l’Esprit Saint” annonce “le plus grand des enfants des hommes”, Jean, à propos de “celui qui doit venir” , Jésus.
Avec Marie qui porte en son sein l’Emmanuel, avec Joseph son époux, juste et croyant par excellence, c’est le salut du monde "en personne" qui va se manifester dans l’humble grotte de Bethléem.
Ce temps d’attente est soutenu par le désir de l’espérance : reçue au baptême, cette " petite fille espérance" disait Péguy, est comme le trait d’union entre la foi et la charité : elle se nourrit de l’une et consolide l’autre, l’enflammant de son ardeur divine.
Chaque année, le retour de ce temps liturgique nous rappelle que nous avons toujours à grandir dans cette attente du jour de Dieu que nous vivrons tous.
Le Seigneur est venu à Bethléem, il viendra à la fin des temps de manière ultime et définitive “comme les Apôtres l’ont vu s’en aller vers le ciel” et il vient à chaque instant de nos vies, dès qu’un acte d’amour fraternel est posé : “lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux.”
Il est “celui qui vient”. Si Moïse vit Dieu “de dos” au Sinaï, depuis la venue de Jésus il nous est donné de le voir par la foi, de face : nous marchons à la suite de quelqu’Un qui vient vers nous ! Quel paradoxe, pour nous aider à entrer dans ce mystère de la présence dans l’absence, afin que croisse le désir de la rencontre.
Alors, nous le verrons tel qu’Il est.
Père Pierre Joseph Villette
Vicaire général du diocèse d’Avignon