Voilà qui nous ramène au sens de l’Epiphanie, manifestation de Dieu au milieu des hommes, et à la mission de l’Eglise, la nôtre, qui est de continuer son incarnation.
Trois événements majeurs ont marqué 2008, lourds de sens : « Il y a eu d’abord la Journée mondiale de la Jeunesse en Australie, une grande fête de la foi, qui a réuni plus de 200.000 jeunes venus de toutes les parties du monde et qui les a rapprochés non seulement extérieurement - sur le plan géographique - mais, grâce au partage de la joie d’être chrétiens, les a rapprochés également intérieurement. A côté de cela, il y a eu les deux voyages, l’un aux Etats-Unis, l’autre en France, à l’occasion desquels l’Eglise s’est rendue visible face au monde et pour le monde comme une force spirituelle qui indique des chemins de vie et, à travers le témoignage de la foi, apporte la lumière au monde. Ce furent en effet des journées qui ont irradié de lumière ; elles ont répandu la confiance dans la valeur de la vie et dans l’engagement pour le bien ».
A ces trois événements, le pape n’a pas manqué d’ajouter le Synode des évêques sur la Parole de Dieu pour souligner que si les livres de l’Ecriture Sainte proviennent bien du passé, leur message ne demeure ni ne peut être enfermé dans ce passé, car, « au fond, Dieu parle toujours au présent, et nous n’aurons écouté la Bible pleinement que lorsque nous aurons découvert ce ‘présent’ de Dieu, qui nous appelle maintenant ».
Mais, en ce jour d’Epiphanie, nous retiendrons quelques-uns de ses propos sur le grand rassemblement australien :
« Cette manifestation en public de la foi interpelle désormais tous ceux qui tentent de comprendre le temps présent et les forces qui œuvrent dans ce temps présent. En particulier, le phénomène des Journées mondiales de la Jeunesse devient toujours plus l’objet d’analyses, dans lesquelles on tente de comprendre ce type, en quelque sorte, de culture des jeunes. Jamais auparavant, pas même lors des Jeux olympiques, l’Australie n’avait vu autant de personnes de tous les continents. Et si on avait craint avant que la présence massive de si nombreux jeunes puisse provoquer des troubles de l’ordre public, paralyser la circulation, empêcher le déroulement de la vie quotidienne, conduire à des actes de violences et laisser place à la drogue, tout cela s’est révélé sans fondement. Ce fut une fête de la joie - une joie qui, à la fin, a conquis également les personnes réticentes : à la fin, personne ne s’est senti importuné. Les journées sont devenues une fête pour tous, et c’est même à cette occasion que l’on s’est rendu compte de ce qu’est véritablement une fête - un événement dans lequel tous sont, en quelque sorte, hors d’eux-mêmes, au-delà d’eux-mêmes et précisément ainsi avec eux-mêmes et avec les autres ». […].
Cependant, a-t-il précisé, le succès de ces rassemblements tient à [« l’Autre qui se trouve au milieu de nous » : […] « Dans la liturgie a lieu ce que nous ne pouvons pas réaliser et que, toutefois, nous attendons toujours. Il est présent. Il vient au milieu de nous. Le ciel se déchire et cela rend la terre lumineuse. C’est ce qui rend la vie heureuse et ouverte et unit les uns aux autres dans une joie qui n’est pas comparable à l’extase d’un festival de rock. Friedrich Nietzsche a dit un jour : »L’habileté n’est pas dans le fait d’organiser une fête, mais de trouver les personnes capables d’en tirer de la joie« . Selon l’Ecriture, la joie est le fruit de l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 22) : ce fruit était abondamment perceptible pendant les journées de Sydney ». […]
« La joie est le don dans lequel tous les autres dons sont résumés. Elle est l’expression du bonheur, de l’harmonie avec soi-même, ce qui ne peut découler que du fait d’être en harmonie avec Dieu et avec sa création. Rayonner, être communiquée, fait partie de la nature de la joie. L’esprit missionnaire de l’Eglise n’est rien d’autre que l’impulsion à communiquer la joie qui nous a été donnée. Que celle-ci soit toujours vivante en nous et rayonne sur le monde dans ses épreuves : tel est mon souhait à la fin de cette année ».
Que cette analyse par le pape Benoît XVI des grâces de l’année 2008 nourrisse notre foi et notre espérance. Que l’an nouveau nous apporte cette joie qui vient de Dieu et qui se fait reconnaître quand on la partage.