La mère donne la vie... le père accueille.
Souvenons-nous de ce moment précis de l’accueil de notre enfant le jour de sa naissance, si nous avons eu la joie d’être présent. Rappelons-nous l’accueil en plénitude de ce “petit d’homme”, de ce petit “de nous deux”. Joie difficile a décrire ou exprimer... joie immense ! Je crois profondément que le père est appelé à être dans cette même disposition d’accueillir son enfant chaque jour. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile... un mauvais carnet à signer (en général le lundi matin), une conduite imprévue, une sortie tardive, un service mal fait...mais si la mère est “l’amour inconditionnel”, le père doit être et demeurer “l’accueil inconditionnel”.
Accompagner et faire grandir.
“Nous les papas...” avons parfois davantage de difficultés que les mamans à exprimer nos sentiments à notre enfant, surtout lorsqu’il s’agit de parler de notre Foi, de notre relation profonde à Dieu. Et pourtant, nos enfants sont en grande demande par rapport à cela. Nos enfants ont soif !
Si la société peut combler leurs aspirations matérielles, il nous appartient de les faire grandir dans l’Amour de Dieu. Qui peut, mieux que le papa, faire découvrir l’Amour du Père éternel à son enfant ? Pour cela, n’hésitons pas à prier devant et avec nos enfants. L’exercice et l’apprentissage de la prière n’est pas réservée aux mamans ! Au contraire lorsque l’enfant s’approche de son papa, il va percevoir dans son cœur l’Amour du Père Céleste et s’ouvrir à sa Grâce. Nous sommes donc un canal d’Amour privilégié voulu par Dieu pour notre enfant.
Que veut Le Seigneur pour celui ou celle qu’Il m’a confié ?
Cette question doit nous permettre de “prendre de la hauteur” par rapport à notre rôle d’éducateur. Si je souhaite “le meilleur” pour mon fils ou ma fille -et c’est bien légitime- “ce meilleur” est-il vraiment la volonté de Dieu pour mon enfant ? Tu épouseras..., tu feras..., tu seras... méfions-nous de ces affirmation qui peuvent enfermer la propre liberté de notre enfant. Aidons-le plutôt à discerner - en particulier au moment de l’adolescence - ce qui est bon pour lui. Dieu propose à tout homme un chemin de bonheur. C’est à nous de baliser le chemin ou parfois même de le défricher avant que l’enfant ne l’emprunte. Le Seigneur veut “du beau” et “du bon” pour mon enfant, parce qu’Il l’a aimé et cela, bien avant moi.
Quelles sont nos véritables joies de père ?
La véritable joie est celle qui vient du cœur. Nous l’avons très certainement déjà expérimenté. Quelle joie de voir l’enfant nous demander une pièce pour donner au pauvre. Quelle joie de voir cet adolescent assister à la messe, même s’il reste discrètement au fond de l’église. Quelle joie de les voir rendre un service spontanément et développer leurs talents. Quelle plénitude de voir son propre enfant prier en portant un tee-shirt “I love Jésus !”.
S’il y a des joies, il y a aussi des renoncements : mon fils ne sera pas ingénieur, ma fille ne veut pas se marier à l’église, etc... Nous expérimentons alors toute la tristesse, voire la douleur que peut ressentir Notre Père du ciel lorsqu’il contemple ses propres enfants. Offrons-Lui alors nos soucis.
Dans la confiance.
Devant ces enjeux fondamentaux pour la construction humaine et spirituelle de nos enfants, il est d’une importance capitale de ne pas rester seul. Si le dialogue en couple demeure le meilleur moyen pour “ajuster” le quotidien de la famille, il me semble important que les papas puissent trouver des temps privilégiés pour échanger et s’entraider. Favorisons les rencontres amicales, donnons-nous trucs et astuces, et redisons ensemble ce merveilleux poème :
“Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie.” Kahlil Gibran.
Claude Auclair
Père de famille.