Dans les supermarchés, les rayons de jouets, de cadeaux en tout genre sont désormais en bonne place ; des catalogues circulent pour permettre aux enfants de passer leur commande. Dans les rues de nos villes et villages, les illuminations prennent place comme chaque année ; sur les places, les marchés de Noël s’installent. Enfin, nous serons prêts pour les fêtes.
Mais quelle est donc la signification de cette orgie de la consommation ? La fête de Noël est-elle compatible avec autant de dépenses, de gaspillages, de superficialité ? Peut-on, pendant quelques semaines, se laisser aveugler ainsi sur la réalité de la situation de tous ceux qui sont atteints de plein fouet par la crise, par la perte d’un emploi, par le surendettement, par des fins de mois difficiles. Peut-on fermer les yeux sur ces millions d‘hommes et de femmes dont le quotidien est la faim, la misère, la maladie ? Peut-on oublier la réalité du tiers monde, du quart monde ? Et si Noël était autre chose que cette surchauffe du monde matériel !
Nous avons encore quatre semaines pour réfléchir et pour changer nos cœurs. Car la fête de Noël de cette année 2009 n’a d’autre signification que le désir de Dieu de venir naître en chacun de nous, là où nous ne l’avons pas encore accueilli. Arrêtons de nous masquer la réalité, regardons en face l’égoïsme qui nous habite, cet esprit de critique, de jugement, de médisance, notre individualisme, notre incapacité à aimer vraiment, à ouvrir vraiment notre cœur à l’autre. Faisons la vérité en nous, arrêtons de vivre dans le mensonge. N’ayons pas peur de reconnaître la misère de notre cœur pour accueillir le Sauveur, n’ayons pas peur de nous ouvrir au pardon de Dieu qui a soif de faire toute chose nouvelle en nos cœurs.
Pendant ces quatre semaines du temps de l’Avent, préparons nos cœurs en reconnaissant notre pauvreté, notre dureté de cœur, notre misère, notre incapacité à changer par nos propres forces, et demandons à l’Enfant Dieu qu’Il vienne naître en nous dans la nuit de Noël pour habiter notre vie de sa présence, de son amour. Laissons l’Esprit Saint creuser en nous le désir de sa venue. Alors nous vivrons le miracle de Noël comme dans la pastorale des santons de Provence où, au contact de la grâce de Noël, les cœurs sont transformés et où chacun change de vie, il n’est plus le même, il est habité par celui qui vient de naître. Il ne sait pas comment cette transformation s’est opérée, mais il sait qu’Il est là en lui et que sa présence a changé sa vie.
Enfin, pour vous préparer à Noël, je vous invite à accueillir la lettre que nous tous, évêques de France, réunis pour la Conférence Épiscopale, nous avons voulu adresser à chacune de nos communautés chrétiennes. A l’approche de Noël, nous vous lançons un appel afin de vous encourager à ressourcer tout effort de solidarité dans le mystère du Fils de Dieu, né de Marie, qui « s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté » (2 Corinthiens 8, 9).
Bon temps de l’Avent à tous.