D’emblée, il faut dire que la permanence de certaines habitudes pastorales liées à une chrétienté passée, sont peu favorables à la prise de conscience de l’urgence du témoignage chrétien personnel et communautaire.
1. Si le cadre paroissial reste encore un élément primordial de l’évangélisation, il nécessite une autre prise de conscience : Il faut mettre le Christ au centre de l’évangélisation. Prière et adoration doivent accompagner l’évangélisation. Comme nous l’indiquait Don Pigi Perini : “L’adoration eucharistique qui fonde l’assise paroissiale, est le prélude pour aller sur la place évangéliser”. Il faut demander à Dieu aide et assistance.
Le cardinal Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, soulignait que la pastorale paroissiale doit être missionnaire. Cette orientation implique de développer la conscience missionnaire de tous, la CONVERSION à la mission. On doit être touché par la misère de ceux qui ne connaissent pas le Christ sinon l’évangélisation ne devint qu’une action. Est-ce vraiment “l’amour du Christ qui nous presse” ? Sans évangélisation, la paroisse perd son dynamisme.
2. Cette évangélisation doit s’opérer dans un souci de communion et de mission. C’est le grande redécouverte du Concile Vatican II : la Mission propre de chaque baptisé, par son baptême, est d’annoncer le Christ, cela n’est pas réservé à des “spécialistes”, il doit vivre sa réalité quotidienne en évangélisant. L’Eglise est missionnaire par nature. Quant au Pasteur de la Communauté (le curé), il a la charge de conduire cette évangélisation.
3 Respect de l’autorité du curé, Pasteur d’une communauté missionnaire, tout en développant une co-responsabilité prêtres/laïcs. La direction du pasteur est indispensable et inséparable de l’eucharistie : celui qui dirige la Communauté est celui qui préside l’Eucharistie. Le Pasteur, par son ordination reçoit la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner. Mais il n’a d’autre richesse que ses brebis : il doit rechercher le bien des personnes, porter une grande attention aux dons et aux charismes. N’oublions pas que les vocations et charismes sont des dons du Seigneur. Pourtant, on est passé chez beaucoup de chrétiens d’une paroisse territoriale à une paroisse d’élection. Le cardinal Schönborn nous rappelait que “l’on mesure notre charité chrétienne à la mesure que l’on aime ou pas sa paroisse”.
4. Le propre charisme de la Communauté (ou du mouvement) est au service de l’annonce du Christ et non à son propre service. Il faut apprendre à s’aimer dans ses différences et sa complémentarité. Notons l’ambiguïté de la formule de “paroisse confiée à une communauté ou à un mouvement”. La paroisse est toujours confiée à un Pasteur. A un prêtre qui est chargé par l’évêque de la diriger.
Face à tout choix pastoral nouveau, expérience nouvelle, le juste discernement pastoral demande que 1’on se pose des questions fondamentales : ces nouveautés pastorales portent-elles de vrais fruits de conversion, de charité, de communion et d’évangélisation ? On peut souligner enfin la mise en relief de la responsabilité de l’évêque dans l’équilibre et l’homogénéité des paroisses.
Conclusion :
Face aux défis de la déchristianisation, la paroisse reste INDISPENSABLE. Mais elle appelle une créativité inventive, une disponibilité à se laisser surprendre : l’Esprit-Saint est le premier protagoniste de la mission. Il faut réveiller le COURAGE MISSIONNAIRE de chacun de nous !
Philippe Fabas
Diacre en vue du sacerdoce